Finaliste du Prix Victor Hugo 2025
Le dimanche 8 juin 2025, à l’occasion du Salon des Auteurs Lorrains organisé par l’ADILL, j’ai eu l’immense honneur de participer à la remise du Prix Victor Hugo 2025 pour lequel j’étais nommée finaliste aux côtés de Mireille Poulain-Giorgi et Denis Bollot.
Ce fut un moment très émouvant pour moi : monter sur scène en présence de ma famille, écouter le discours sincère de Gérald Tenenbaum (parrain du salon et jury souverain du Prix), tenir entre mes mains mon premier roman, Et nos routes toujours se croisent, ce texte que je défends et soutiens depuis bientôt huit mois et qui m’offre une aventure littéraire au-delà de ce que j’aurais pu imaginer…
Un grand bravo à Mireille Poulain-Giorgi qui a été désignée lauréate du Prix pour son roman Serva Amorosa, paru aux éditions Jalon. Compte-tenu des louanges du jury, je vais m’empresser de découvrir la plume de Mireille et je vous invite à en faire de même :) !
Mille mercis à Gérald Tenenbaum pour ses mots, son émotion et son retour sincère sur mon roman ! Je ne résiste pas au bonheur de vous les partager :
“ C’est à une tout autre expérience littéraire que nous convie Marie Villequier dans son très beau premier roman intitulé Et nos routes toujours se croisent. Dès les premières pages, apparaît une tension narrative qui ne quittera plus le lecteur. À l’heure du choix de son dernier stage, Étienne Beaumarchais, un brillant interne se destinant à une carrière en réanimation abandonne au profit de son pire ennemi le poste auquel son classement lui permettrait d’accéder. Nous le suivons alors dans le service d’oncopédiatrie, celui des enfants cancéreux, le plus exigeant qui soit. C’est là que les responsabilités sont les plus lourdes, que les décisions sont les plus délicates, que la vigilance est la plus exigeante. C’est là, aussi, qu’il est le plus difficile de préserver son équilibre psychologique face à ces bambins chauves aux grands yeux et aux parents désemparés qui n’osent demander l’impossible, et, en silence ou en pleurs, le demandent tout de même.
Dans les premières semaines du stage, Étienne reste à l’écart et refuse de s’intégrer au service. Refusant les mains tendues, il se cantonne à une attitude distante, et se complaît dans un isolement incompatible avec la fonction qu’il occupe. Marie Villequier distille patiemment les informations et suggère les réponses aux questions légitimes que nous nous posons. Oui, de lourds secrets pèsent sur Étienne, oui, ils sont liés à la mort de son père, oui encore, il ressent de la culpabilité envers sa mère, et, peut-être aussi vis-à-vis de Chloé sa compagne.
Au fil de l’évolution d’Étienne, de son adoucissement et de son insertion dans ce microcosme si particulier qu’est un service hospitalier accueillant des enfants en danger de mort, nous faisons connaissance des petits malades, de leurs familles, des infirmières, des autres médecins, novices ou expérimentés, et même du personnel administratif. C’est tout le talent de l’autrice que de nous faire doucement pénétrer dans cet univers, de nous présenter les protagonistes avec délicatesse et empathie, sans jamais céder à la facilité ou à la caricature. Réunis par la cruauté du destin, tous les personnages de ce roman foisonnant doivent avancer avec le poids du passé et doivent adapter leur propre sensibilité aux astreintes d’une situation mêlant défi et résignation, révolte et obstination, exigence et tolérance. Aucun n’est totalement innocent, aucun n’est coupable, on s’attache à tous.
Dans ce roman profondément humain, empreint de la plus authentique empathie, résonne le poème de Paul Éluard, La mort, l’amour, la vie, dont Marie Villequier à extrait trois vers en exergue de son roman et dont elle a tiré son titre :
La mer est dans les yeux du ciel ou de la nuit
La forêt donne aux arbres la sécurité
Et les murs des maisons ont une peau commune
Et les routes toujours se croisent.
Les hommes sont faits pour s'entendre
Pour se comprendre pour s'aimer
Ont des enfants qui deviendront pères des hommes
Ont des enfants sans feu ni lieu
Qui réinventeront les hommes
Et la nature et leur patrie
Celle de tous les hommes
Celle de tous les temps.
Quant aux remerciements qui closent l’ouvrage, ils donnent un éclairage poignant dont, longtemps après la lecture, on ne peut se départir. Je n’en dirai pas plus, car il faut avoir parcouru le chemin tracé par le texte pour accueillir ces confidences au croisement de toutes les destinées.”
Enfin, un immense merci à l’ADILL (Association de Défense et d’Illustration de la Littérature en Lorraine) pour ma sélection à ce Prix et pour l’organisation du Salon des Auteurs Lorrains ! Votre enthousiasme et votre engagement auprès des auteurs et autrices sont une source d’inspiration.